Santé et politiques publiques
12 mai 2019 2024-01-07 15:38Santé et politiques publiques
Des montants qui donnent le vertige
Les dépenses courantes de notre système de santé (Hôpitaux, maladies et invalidités) représentent 266 milliards d’euros soit 12% du PIB, et les prestations de retraite représentent 300 milliards (soit 1/4 du PIB).
Ces dépenses ont été multipliées par 2 en 30 ans.
Parallèlement, une augmentation des polypathologies et maladies chroniques :
- Le nombre de cas d’obésité a triplé dans le monde depuis 1975,
- Le coût annuel additionnel de l’obésité est supérieur à ceux de l’alcoolisme et du tabagisme,
- L’espérance de vie sans incapacités régresse (sources INSEE),
- Le nombre de seniors augmente du fait du « papy boom » ; en 2050 on aura 2 fois plus de séniors qu’en 2016,
- La performance en entreprise décline avec des salariés présentant des troubles de santé physique et mentale, voire des suicides de plus en plus tôt avec pour conséquences des accidents de travail et des arrêts pour maladie.
Qu’est ce que la santé? « La santé est le diamant »
Etre en bonne santé, c’est maintenir l’équilibre biologique, métabolique, intrinsèque de notre organisme en fonction des sollicitations auxquelles nous le soumettons.
Ces sollicitations sont multiples : sociales, sportives, intellectuelles, professionnelles, ou environnementales…Et elles ne cessent d’augmenter depuis la révolution industrielle.
Optimiser nos capacités intrinsèques pour y faire face est donc un enjeu majeur pour conserver nos équilibres biologiques.
Ces équilibres, dynamiques, sont gérés par l’unique carburant de nos organismes : l’alimentation à partir de laquelle notre métabolisme puise ses matières premières : les nutriments.
Mais celle-ci doit être ciblée en fonction de nos propres besoins, des sollicitations demandées et de nos capacités d’assimilation internes.
Un état des lieux de ces besoins nécessite une exploration fonctionnelle à partir de bilans biologiques.
Car nous ne sommes pas tous égaux : nos organismes ne sont pas tous sollicités au même moment, par les même substances, sur une même durée et en même temps…
Ce sont précisément les nutriments disponibles qui vont permettre de faire face à tous les intrants qui n’ont pas de place dans notre échiquier métabolique en assurant une détoxication optimale et ainsi assurer la performance de l’organisme.
Parallèlement, nos organismes sont soumis à une évolution du « carburant » disponible en raison d’une évolution des cultures alimentaires.
Il y a 1000 ans, nous mangions peu diversifié, local, nous nous nourrissions de tout ce qui se trouvait autour de nous.
Nous sommes ensuite entré dans l’ère des cultures : nous avons introduit les céréales et les produits laitiers, et modélisé l’alimentation.
Or nos bagages génétiques ne se sont pas totalement adaptés à ces changements plus rapides que l’évolution de notre système interne.
Gardons à l’esprit que la nourriture est la seule matière physique extérieure que l’on ingère et qui a un impact métabolique.
Il est donc fondamental d’équilibrer nos réserves fonctionnelles face à ces intrants en perpétuel mouvement pour conserver une bonne santé.
Un organisme en pleine santé est un diamant, si bien organisé que la lumière va pénétrer aisément.
À l’inverse, un organisme fragilisé peut-être comparé à du charbon, une matière désorganisée, dans laquelle la lumière aura plus de difficultés à pénétrer et donc à rayonner…
Si tous les nutriments sont présents et bien en place, notre organisme va pouvoir rayonner.
Ne serait-ce pas la clé du bonheur et du bien-être ?
« Une santé spécialisée »
Aujourd’hui, l’appréhension globale de la santé se fait pathologie par pathologie, de manière ultra spécialisée et avec une approche réparatrice : soins, chirurgie…
Et les nombreuses sollicitations environnementales auxquelles nos organismes sont soumis, rendent complexe cette approche réparatrice très spécifique.
Pour prévenir les risques, optimiser la performance et améliorer les symptômes, la première clé est de veiller à ce que les matières premières soient bien présentes et opérationnelles, par une exploration à l’aide de la biologie fonctionnelle.
Cela nécessite un changement de perspective avec une vision plus globale des capacités intrinsèques de nos organismes et la nécessité de se focaliser sur ce qui nourrit le corps pour le rendre optimal face à touts les sollicitations auxquelles il doit faire face.
L’Organisation Mondiale de la Santé recommande d’optimiser les réserves fonctionnelles de l’organisme par une approche biologique.
Dans un second temps, et en cas de besoin, le soin sera ciblé.
Son efficacité sera alors augmentée si les réserves fonctionnelles sont optimisées.
Les enjeux et défis d’aujourd’hui
La santé est l’enjeu majeur d’aujourd’hui et surtout de demain.
Un des premiers défis à atteindre est naturellement l’équilibre des comptes, cet équilibre est souhaitable aussi bien pour nos dépenses, que pour nos ressources.
Et comme on vient de le voir, il est aussi essentiel de renforcer les équilibres biologiques de nos organismes afin d’être plus performant et ainsi prévenir les risques de santé.
La prévention a un rôle majeur pour :
- Renforcer nos capacités intrinsèques pour être au maximum de ses performances métaboliques,
- Prévenir l’apparition des pathologies chroniques et anticiper les risques,
- Améliorer l’espérance de vie en bonne santé.
Booster les performances, anticiper les risques de santé et réparer les symptômes, tels sont les enjeux d’une politique de santé publique réussie !
Les leviers : l’humain comme ultime ressource
Il convient de mettre l’humain au coeur du système en renforçant ses capacités et ses potentialités !
Nous devons travailler sur les équilibres biologiques et les sollicitations environnementales en amont du soin, et travailler sur le soin en amont de la perte d’autonomie.
L’humain au coeur des dispositifs, pour que l’individu soit au service du collectif…
Ce sont aux organisations d’adapter leurs fonctionnements aux besoins des personnes.
Et si des dispositifs ont fait leur preuve mais ne sont parfois plus adaptés, ils doivent être repensés.
Il me semble capital de rompre le cloisonnement entre la protection sociale, le sanitaire et le domicile et penser à financer prioritairement les personnes plutôt que les structures.
L’universalité de l’aide est fondamentale.
Et cette approche transversale, tant clinique, biologique, environnementale et sociale est la clé des maux de notre système actuel qui s’illustrent aussi bien par la violence, les troubles psychiques, la montée du nationalisme ou le péril de certains de nos écosystèmes.
Propositions et solutions
Toutes les solutions se doivent d’être respectueuses de nos valeurs républicaines : liberté d’entreprendre (ou de ne pas entreprendre !), de travailler, l’égalité, l’équité, la solidarité, et la fraternité, qui passe inéluctablement par l’humain.
« Le maintien des équilibres »
- Biologiques, individuel, collectif,
- Démocratique, paritaire,
- de la Sécurité Sociale (on cotise en fonction de nos moyens et on reçoit en fonction de nos besoins.).
« La santé sous un nouvel angle de vue »
- Mettre en place des indicateurs pour anticiper les risques de santé,
- Utiliser les biomarqueurs pour optimiser la performance et améliorer les troubles de santé physique ou psychique,
- Poursuivre le repérage et renforcer le rôle de l’action sociale pour cibler les personnes en difficulté,
- Réformer le système de santé en complétant l’approche réparatrice,
- Augmenter l’enseignement de la nutrition et des sollicitations environnementales dans tous nos cursus de santé,
- Inclure dans la formation initiale et continue l’enseignement des bilans biologiques prédictifs et préventifs permettant d’identifier nos capacités fonctionnelles et comprendre l’impact de l’environnement sur notre métabolisme,
- Développer l’éducation à la santé,
- Renforcer les partenariats avec les entreprises, institutions, associations, bénévoles,
- Organiser les parcours de santé en associant les personnes au parcours, en proposant des parcours personnalisés et en assurant une meilleure coordination avec les professionnels de la santé et de l’alimentation,
- Dans une société dans laquelle nous sommes tous coactifs, ou le travail et l’emploi sont impacté par le développement des outils numériques, où nous continuons à créer de la richesse, avec de moins en moins de main d’œuvre humaine, il est essentiel de désolidariser l’employabilité du travail, de mettre l’ensemble de nos richesses dans une sorte de « nuage ou Cloud», et d’universaliser les soutiens avec un revenu universel inconditionnel. Conservons ainsi nos libertés individuelles et notre solidarité nationale !
Ma conclusion en trois mots :
Humain | Équilibre dynamique du vivant | Revenu Universel Inconditionnel